Bonjour!

La mouette prend son envol...

Attention, de là-haut, elle voit tout...

Et elle sait lire.....


lundi 22 juin 2009

Charivari à Versailles

























Les godillots sont lourds dans l'sac, les godillots sont lourds...

















Du coup d'éclat au coup d'Etat!


















Et demain... L'Empire...






















Petit à petit le rat grignotte...

... si Versailles m'était Comté...

jeudi 11 juin 2009

Au revoir Albanel..



HADOPI'p,Hip, Hip, Hourra!!!









Sarkozy, je te vois...








mercredi 10 juin 2009

L'ordre règne au CNRS.





http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/06/10/-pour-islamophiliun-chercheur-inquietee/#xtor=RSS-3208




Je me nomme Vincent Geisser. Je suis chargé de recherche au CNRS (CR1)
et président du Centre d’information et d’études sur les migrations
internationales (CIEMI). J’ai été recruté au CNRS en octobre 1999, affecté à
l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman
(IREMAM), localisé à Aix-en-Provence. Avant cette nomination, j’étais chargé
de mission au Ministère des affaires étrangères (MAE :1995-1999), en tant que
chercheur à l’Institut de recherche sur le Maghreb
contemporain (IRMC) de Tunis. Dans ce cadre, je dirigeais un programme
scientifique euro-maghrébin sur les migrations étudiantes et intellectuelles
dans le bassin méditerranéen, dont les résultats ont été publiés en 2000 aux
éditions du CNRS. C’est donc tout naturellement que j’ai sollicité en
2003-2004, auprès des instances du CNRS, une « Aide à projet nouveau », en
vue de poursuivre mes recherches sur les migrations intellectuelles entre
l’Europe et le Maghreb, en m’intéressant cette fois-ci aux chercheurs
maghrébins ou d’origine maghrébine travaillant pour les institutions
publiques françaises (université, CNRS et INSERM). Il s’agissait pour mon
équipe de faire une évaluation scientifique rigoureuse de la contribution
des « chercheurs et des universitaires maghrébins » au rayonnement de la
recherche française dans le monde, en privilégiant les sciences
fondamentales. Ce projet a particulièrement intéressé les instances du CNRS,
puisqu’elles ont décidé de financer mon programme de recherche APN à hauteur
d’environ 20 000 euros. C’est précisément dans ce cadre « APN » labellisé
«CNRS » que nous avons lancé officiellement en avril 2005 notre enquête
quantitative sur « les enseignants-chercheurs issus des migrations
maghrébines ».


Je tiens à préciser, toutefois, que nous avons débuté cette enquête dans un
climat assez lourd et passionnel. En tant qu’auteur de l’ouvrage,
La Nouvelle islamophobie, paru en septembre 2003 aux éditions La Découverte et
qui a connu une certaine médiatisation (10 000 exemplaires vendus), j’ai
fait l’objet de nombreuses attaques provenant de différents milieux,
notamment de l’extrême droite. Ce rappel permettra de comprendre beaucoup de
choses et, en particulier, la surveillance étroite dont j’ai fait l’objet de
la part du Fonctionnaire défense du CNRS.


En effet, c’est en septembre 2004 que se manifeste pour la première fois le
Fonctionnaire sécurité de défense (FD) du CNRS. Avant cette date, je ne
connaissais même pas son existence. Le FD adresse un email au directeur de
mon unité de recherche (IREMAM), lui faisant part d’un certain nombre de
problèmes inhérents à mon enquête. Il s’agit officiellement de régulariser
l’enquête auprès de la CNIL [Commission nationale informatique et liberté].
Au départ, nous pensons que son intervention dans le dossier est de nature
purement technique, voire juridique. En réalité, nous allons très rapidement
nous rendre compte des soubassements sécuritaires de l’affaire. Dans le même
email, le Fonctionnaire défense annonce que l’IREMAM va être prochainement
classé en « établissement sensible » et qu’il appartient au directeur de
l’Unité de lui fournir mensuellement la liste des stagiaires étrangers
hors-Union européenne. C’est devenu une pratique routinière des directeurs
de laboratoires du CNRS que de transmettre chaque mois la liste des «
étrangers » travaillant dans leurs murs.. En somme, l’email du Fonctionnaire
défense tend à accréditer l’idée que notre enquête sociologique - pourtant
banale - constitue une enquête « sensible » dans un établissement « sensible
», touchant une population « sensible », sur une zone géographique «
sensible » (le Maghreb et le monde arabe en général). Mais, il est vrai,
qu’au départ, nous ne faisions aucun lien entre l’objet de notre enquête -
strictement scientifique - et le « climat sécuritaire » qui commençait à
gagner certaines institutions. C’est la lecture a posteriori des
correspondances email qui fait apparaître ce « climat de suspicion » qui
entoure notre laboratoire, en général, et certains chercheurs, en
particulier, notamment ceux qui, comme moi, ont le « malheur » de travailler
sur les questions d’islam, d’islamisme et d’autoritarisme dans le monde
arabe.


Dès lors, le Fonctionnaire défense ne me lâchera plus. A partir de septembre
2004, il ne ce cessera de faire pression sur les instances locales,
régionales et nationales du CNRS afin de me limiter dans mes activités
scientifiques et intellectuelles, allant jusqu’à exiger des sanctions à mon
égard. Il se déplacera même à Aix-en-Provence, le 2 février 2006, pour
m’inspecter, en présence du Directeur de mon unité de recherche et du
Délégué régional du CNRS « Provence ».
Officiellement, la visite du FD a un but purement technique, afin de
finaliser la mise en conformité de mon enquête avec les exigences de la
CNIL. Ce que je conçois tout à fait. Mais après deux heures d’examen, le FD
commence à me poser des questions précises sur le contenu d’un certain
nombre de mes écrits, conférences ou déclarations de presse. A ma grande
stupéfaction, je me rends compte alors que le Fonctionnaire défense dispose
d’un dossier complet sur mes activités publiques, y compris des prises de
parole à l’étranger dans le cadre du Conseil de l’Europe. Il me demande de
me justifier sur un certain nombre de prises de positions, notamment mes
critiques sur l’association « Ni Putes, Ni Soumises ». L’examen technique du
questionnaire (objet officiel de la rencontre) se transforme en
interrogatoire sur mes activités scientifiques, philosophiques et
politiques. De même, il met en garde notre directeur d’unité sur les
chercheurs signataires de certaines pétitions et lui demande de les rappeler
à l’ordre afin qu’ils ne signent plus avec la mention « CNRS ». Je ressens
personnellement un profond malaise dans une situation où un simple entretien
professionnel se transforme rapidement en « interrogatoire politique ». A ma
grande stupéfaction, je découvre qu’un véritable système de fiches de
renseignements sur les chercheurs ‘ ou, du moins, sur certains d’entre eux -
a été mis en place par le Fonctionnaire défense au sein même du CNRS.


Alors que nous avions constitué un dossier de régularisation de mon enquête
auprès de la CNIL, celui-ci ne sera jamais transmis. Le 15 mars 2007, nous
recevons un courrier officiel du secrétaire général du CNRS nous demandant
de « procéder à la destruction de tous les éléments collectés dans le cadre
de cette enquête ». Le secrétaire général du CNRS se réfère à une
jurisprudence de la CNIL et non à une décision motivée par ladite
commission. En somme, il semblerait que le dossier n’est jamais été transmis
à la CNIL, alors que tous les éléments de « mise en conformité » avaient été
envoyés et que le CNRS avait même rédigé un projet de lettre à son
président. Ni le directeur de l’IREMAM, ni le responsable de l’enquête,
n’ont été informés de cette « mise en sommeil » unilatéral du dossier. Nous
pensions sincèrement qu’il était en cours d’examen à la CNIL. Cela confirme
bien l’hypothèse sécuritaire : il semblerait que l’action du Fonctionnaire
défense durant ces 4 années n’avait nullement pour but de m’assister
techniquement dans la procédure de légalisation de l’enquête mais tout
simplement de l’enterrer, sous prétexte que son auteur serait suspect d’ «
islamophilie » ou de relations de proximité avec les milieux musulmans.
Cette hypothèse m’est confirmée oralement par un collègue du CEVIPOF,
Vincent T’, qui dit avoir été consulté par le ministère de la Défense sur
mon enquête à propos du « risque » de constitution d’un « lobby
arabo-musulman » au sein du CNRS (sic). A ce moment, je me confie à mes
collègues chercheurs, ainsi qu’à un certain nombre de spécialistes des
enquêtes quantitatives qui me conseillent de réagir, y compris en
publicisant « l’Affaire ». J’avoue que pour protéger l’institution et ne pas
nuire à l’image du CNRS, je n’ai pas voulu en faire une « affaire d’Etat ».


En juillet 2008, la directrice SHS (sciences humaines et sociales) du CNRS,
Marie-Françoise Courel, prévient oralement l’un de mes collègues, directeur
de recherche, que le Fonctionnaire défense veut obtenir des sanctions à mon
égard pour mes écrits d’opinion. La directrice SHS se pose en médicatrice,
en me prévenant officieusement par email des pressions incessantes exercées
par le Fonctionnaire défense sur les instances du CNRS afin que je sois
sanctionné. J’avoue que mon moral est au plus bas et que, ce que je perçois
comme un véritable « harcèlement moral » finit par peser sur ma santé.
J’hésite alors à déposer plainte. Mais encore une fois, je ne veux pas nuire
aux intérêts de mon laboratoire et au prestige du CNRS qui, plus est, dans
une période de crise institutionnelle et de restructuration.



Le 4 avril 2009, j’adresse un message privé et personnel par email au Comité
de soutien de la jeune allocataire de recherche, « Sabrina ».
Dans le communiqué publié par ce Comité, il apparaît clairement que le
Fonctionnaire défense est intervenu directement pour obtenir le non
renouvellement de son allocation de recherche. J’avoue que la modération
dont j’avais preuve jusqu’à présent finit par céder, et ce d’autant plus que
je constate que le FD a fait une « nouvelle victime ».Il est vrai que dans
mon message privé de soutien à Sabrina, je comparais l’action sécuritaire du
FD aux méthodes utilisées contre les Juifs et les Justes. A aucun moment, je
ne mets en cause le CNRS en tant qu’institution scientifique. Je m’étonnais
simplement que la logique sécuritaire finisse par prévaloir sur la logique
de la science et de la diffusion du savoir. Toutefois, je tiens à rappeler
que mon email avait un caractère strictement privé, voire intime, et qu’il
n’était pas destiné à être publié ni sur un Blog, ni sur un quelconque site
Internet. C’est précisément pour cette dernière affaire que je suis convoqué
officiellement devant le « conseil de discipline » du CNRS.


En réalité, ce qu’il faut bien appeler « l’Affaire Geisser / Fonctionnaire
Défense » s’inscrit sur le long terme (2004-2009) et non simplement dans la
« temporalité » de ces dernières semaines, fruit d’une attitude de suspicion
et de pratiques concrètes de surveillance de mes écrits et de ma pensée qui
ont souvent frôlé le harcèlement moral et ont nui à mes activités de
chercheur et d’universitaire. Sur un plan plus général, cette affaire
traduit l’intrusion inquiétante de logiques policières et sécuritaires au
sein même des milieux scientifiques et universitaires, dont la finalité est
de contrôler la production et la diffusion du savoir.



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Yves Sintomer
Professeur de sociologie politique
Université’ de Paris 8

Directeur adjoint du Centre Marc Bloch
Schiffbauerdamm 19
D-10117 Berlin
Tel: +49. (0)30. 2093 3795
Fax: +49. (0)30. 2093 3798

Chercheur ‘ l'UMR Culture et Soci’t’s Urbaines CNRS Site Pouchet
59-61 rue Pouchet
75849 Paris Cedex 17
Tel: +33 (0)14025 1133
www.sintomer.net